Vladimir Nabokov (1899-1977), l’auteur célèbre des romans Lolita et Ada, est un écrivain aux multiples facettes. Imprégné de culture classique, passant d’une langue à l’autre, d’un pays à l’autre, il se démarque de ses contemporains et crée une oeuvre jubilatoire qui joue avec les codes et les conventions littéraires.
Les habitudes de perception du lecteur sont constamment mises en question : une telle indétermination favorise les jeux d’illusions et les dédoublements caractéristiques de l’esthétique baroque. Le masque et le miroir sont les instruments privilégiés de cette écriture poétique.
C’est cet univers en perpétuelle métamorphose, où se mêlent mise en abyme du récit, rêves et trompe-l’oeil, qui nous est présenté en détail dans cet ouvrage.

Sabine Faye est maître de conférences au département d’anglais de l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle où elle enseigne la littérature, la peinture et le cinéma anglo-américains.

Lien ici

Grâce à l’analyse de la conférence «The Art of Literature and Commonsense» conçue en 1941 et publiée à titre posthume en 1980, j’essaie d’identifier les caractéristiques de l’esthétique de Nabokov–fondée sur l’attention au détail et à l’émerveillement-, son éthique–marquée par l’importa

nce accordée à l’autre et la création de différences–et enfin sa métaphysique qui, contrairement à ce qu’affirment Richard Rorty et Vladimir Alexandrov croyant déceler la présence de platonisme et de transcendance dans sa philosophie, se caractérise par la contamination entre les oppositions que sont l’ici-bas et l’au-delà, la vie et la mort, ou la «réalité» et la fiction. La frontière qui sépare ces oppositions est, en effet, instable et fluctuante. J’étudie ensuite les préfaces «authentiques» jointes à Lolita, Bend Sinister, et Speak, Memory ainsi que les introductions écrites par Nabokov lors de la publication des traductions anglaises de ses romans russes à travers la problématique de l’Auteur, celle du genre et celle du temps. Je considère que Nabokov a utilisé les préfaces pour théoriser sur la littérature, prolonger son autobiographie et déconstruire l’opposition entre fiction et non-fiction.

Lien ici

Le 30 novembre 2018, à l’Université de Rouen, Léopold Reigner a soutenu sa thèse de doctorat, intitulé « Le Flaubert de Nabokov : interprétation, continuité et originalité ».

Le jury était composé de Yannicke Chupin (Université de Cergy-Pontoise), Florence Godeau (Université Jean Moulin-Lyon III), Yvan Leclerc (Université de Rouen), Monica Manolescu (Université de Strasbourg), Isabelle Poulin  (présidente, Université Bordeaux Montaigne), Anne-Laure Tissut (directrice, Université de Rouen).

Le 19 novembre 2018, à l’Université de Paris-Est Créteil, Agnès Edel-Roy a soutenu sa thèse de doctorat de littérature comparée, intitulée « Une “démocratie magique” : politique et littérature dans les romans de Vladimir Nabokov ».

Le jury était composé de Vincent Ferré (directeur, Université de Paris-Est Créteil), Luba Jurgenson (Université Paris-Sorbonne), Jean-Pierre Morel (président, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), Isabelle Poulin (Université Bordeaux Montaigne) et Yolaine Parisot (Université de Paris-Est Créteil).

 

L’ouvrage Vladimir Nabokov et la France explore un espace de recherche vaste et peu balisé : l’invention de la France dans l’œuvre de Nabokov et l’étude interdisciplinaire de son héritage français. L’écrivain russo-américain a entretenu avec la langue et la culture françaises une relation riche et intense dont la complexité se dévoile dans ce volume, qui ouvre un nouveau champ dans les études nabokoviennes à la croisée de plusieurs disciplines (études américaines, comparées, françaises et slaves) et de plusieurs formations (linguistes, narratologues, philologues, traducteurs et artistes).

Par-delà les considérations biographiques, cet ouvrage met en lumière la nature des liens à double sens entre la culture française et l’œuvre de l’écrivain, à savoir la place du cadre géographique et culturel de la France dans son œuvre, celle des écrivains et textes français, son usage de la langue française, sa relation à la pensée française, et enfin sa postérité dans le paysage littéraire et artistique français. De manière significative, le choix du bilinguisme pour les articles publiés ici vise à dépasser la division linguistique de la critique nabokovienne en s’adressant aux lecteurs tant anglophones que francophones et, de manière plus profonde, à penser Nabokov dans les deux langues.

Sommaire :

Preface – The Haunted Enchanter
Brian Boyd

Introduction
Yannicke Chupin, Agnès Edel-Roy, Monica Manolescu, Lara Delage-Toriel

I. L’Invention de la France et de l’Europe 
Michael Wood – Do you mind cutting out the French? Nabokov’s disinvention of Europe;
Julian W. Connolly – Fluid Spaces, Illusive Identities: Nabokov’s Depiction of France in the Late 1930s.

II. Intertextes français 
Susan Elizabeth Sweeney – Nabokov, Perrault, and Tales of Long Ago;
David Rampton – Allusions to French Literature in Nabokov’s Eugene Onegin: the Case of Voltaire;
Stanislav Shvabrin – Alfred de Musset, Vladimir Nabokov: The Invention of Exile;
Isabelle Poulin – Le vol de la mémoire. Vladimir Nabokov lecteur de Rimbaud et Mallarmé.

III. Langue française et modèles culturels français
Samuel Schuman – Monsieur Nabokov and Mademoiselle O;
Julie Loison-Charles – Les xénismes français dans Look at the Harlequins! : « ces clichés français sont-ils symptomatiques » ?;
Bénédicte Bintein – Le français, langue de la séduction fallacieuse dans l’œuvre de Vladimir Nabokov : une esthétique de l’ambiguïté;
Emily Eells – Proust, Nabokov and « the language of rainbows ».

IV. Nabokov et la pensée française
Leland de la Durantaye – Time in French, or Nabokov’s Mobile Image of Eternity;
Paul Grant – Blessing the Freak. Nabokov contra Bergson;
Lance Olsen – Not-Knowings: Debord’s Influence on Nabokov’s Real Life of Sebastian Knight.

V. Postérité de Nabokov et connivences contemporaines
Alisa Zhulina – Vladimir Nabokov and Alain Robbe-Grillet;
Alexia Gassin – Lolita, leitmotiv de l’œuvre de Serge Gainsbourg;
Anne-Marie Lafont – Apprendre autrement ou comment adapter Vladimir Nabokov au lycée.

Url de référence :

http://pus.unistra.fr/fr/livre/?GCOI=28682100475970

 

Los propósitos de este artículo son: i) analizar las relaciones de Vladimir Nabokov como autor multilingüe con la traducción al enfrentarse al exilio, y con la publicación de una de sus novelas en una lengua en que sabía escribir; ii) explorar las actitudes de Nabokov hacia la traducción en uno de sus libros, sus deseos de ser reconocido como autor y de pulir su estilo en la nueva lengua-cultura; iii) presentar factores como la identidad personal y cultural, y también las necesidades financieras de manera ligada al exilio y como elementos significativos en el proceso de traducción; iv) discutir el impacto de la reescritura en un autor alerta al reconocimiento internacional y en una búsqueda obvia  de nuevos valores estéticos. Nabokov no es un caso único, pero su situación y sus reacciones son suficientemente representativas de las dificultades que surgen al escribir en una lengua ajena.

The aims of this article are: i) to analyze the relations of Vladimir Nabokov as a multilingual author with translation when faced with exile and with the publication of one of his novels in a language in which he could write; ii) to explore Nabokov’s attitude towards the translation of one of his books, his desires to be recognized as an author and to polish his style in the new culturelanguage; iii) to present factors like personal and cultural identity, and also financial needs as linked to exile and as significant elements in the translating process; iv) to discuss the impact of rewriting in an author seeking international recognition and in an obvious quest for new aesthetic values. Nabokov is not a unique case, but his situation and reactions are quite representative of the difficulties raised when changing one’s language of composition.

https://fh.mdp.edu.ar/revistas/index.php/etl/article/view/2331

Le lundi 13 novembre 2017, Sophie Bernard-Léger a soutenu sa thèse de doctorat, intitulée « La création de soi par soi : origine, identités, transgressions dans l’oeuvre de Vladimir Nabokov, Romain Gary et Philip Roth ».

Le jury était composé de Luba Jurgenson (directrice, Sorbonne Université), Carole Matheron (co-directrice, Université Paris 3), Isabelle Poulin (présidente, Université Bordeaux Montaigne), Laure Troubetzkoy (Sorbonne Université), Philippe Zard (Université Paris Nanterre), Yves-Charles Grandjeat (Université Bordeaux Montaigne).

Rapporté à la notion de traduction qui s’invente à la Renaissance en même temps que le roman moderne, ou aux menaces de mort pesant sur des écrivains, le transport romanesque révèle la force d’un art du langage sans frontières – étudié dans cet ouvrage, de Nabokov à Rabelais, Cervantes, Sterne, Proust et Calvino.

Vous pouvez consulter la table des matières ici.

9781787072916This book argues that ideology is a prism through which the work of Vladimir Nabokov needs to be considered. It is thus the first attempt to foreground questions of ideology and politics within a field that has historically been resistant to such readings.

The perception of Nabokov as an apolitical writer is one which the author encouraged throughout the latter part of his career in his non-fictional writings and in the small number of well-rehearsed interviews that he gave. When questions of ideology and politics have arisen in scholarship, they have only been featured in passing or have merely re-confirmed the author’s self-designation as an «old-fashioned liberal». When we consider that Nabokov lived through some of the most traumatic historical ruptures of the past century then this lack of reference to ideology in the critical literature appears quite revealing.

Through the analysis of works which have previously received little attention as well as new perspectives on better known works, this book demonstrates how ideology and politics were ever-present and had an indelible effect on Nabokov’s literary aesthetics.

nabokov-upside-down

http://www.nupress.northwestern.edu/content/nabokov-upside-down-1

« Nabokov Upside Down brings together essays that explicitly diverge from conventional topics and points of reference when interpreting a writer whose influence on contemporary literature is unrivaled. Scholars from around the world here read Nabokov in terms of bodies rather than minds, belly-laughs rather than erudite wit, servants rather than master-artists, or Asian rather than Western perspectives. The first part of the volume is dedicated to surveys of Nabokov’s oeuvre that transform some long-held assumptions concerning the nature of and significance of his work.

Often thought of as among the most cerebral of artists, Nabokov comes across in these essays as profoundly aware of the physical world, as evidenced by his masterly representation of physical movement, his bawdy humor, and his attention to gustatory pleasure, among other aspects of his writing. The volume’s second half focuses on individual works or phases in Nabokov’s career, noting connections among them as well as to other fields of inquiry beyond literature. Engaged in conversation with each other and, in his editorial comments, with Brian Boyd, the essays in this volume show Nabokov scholarship continuing to renew itself. »

Contributors: Shun’ichiro Akikusa, Robert Alter, Stephen Blackwell, Brian Boyd, Marijeta Bozovic, Yannicke
Chupin, Julian Connolly, Galya Diment, Dana Dragunoiu, Lara Delage-Toriel, Paul Grant, Monica Manolescu,
Naomi Olson, David Rampton, Stanislav Shvabrin, Susan Elizabeth Sweeney.