Julie LOISON-CHARLES est inscrite en thèse de Littérature Américaine sous la direction du Professeur Emily Eells, Université Ouest Nanterre La Défense.
Thèse : « Les langues étrangères dans les romans américains de Nabokov »
Université de rattachement : Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Première inscription : 2009.              Date de soutenance : 10 mai 2014.

Nabokov et le Formalisme russe

« I have never belonged to any club or group.
No creed or school has had any influence on me whatsoever[1]. »

Cette célèbre déclaration de Nabokov est, pour le chercheur nabokovien, une tentante invitation à prendre l’auteur à contrepied, à l’image de Maurice Couturier qui, en 2004, publiait une lecture psychanalytique de l’œuvre de Nabokov malgré les régulières attaques de celui-ci contre Freud[2]. Dans ma communication, je soulignerai donc certaines similitudes entre l’écriture de Nabokov et les Formalistes russes, et s’il sera difficile de prouver l’appartenance de Nabokov à ce groupe, il est clair que son écriture présente des ressemblances troublantes avec l’esthétique formaliste.

Deux grandes directions sont à distinguer dans ce mouvement. Tout d’abord, pour les Formalistes, il faut renouveler la vision des objets dans leur description. Chklovski commence ainsi son essai « L’art comme procédé[3] » en écrivant « L’art, c’est la pensée par l’image », ce qui bien sûr évoque la citation de Nabokov « I don’t think in any language, I think in images[4] ». Nous ne traiterons que brièvement ce point pour souligner que c’est plutôt sa période russe qui présente des descriptions rappelant les préceptes formalistes. Le deuxième point souligné par cette école est que le renouveau de la vision doit aussi porter sur le langage, et plus particulièrement sur la forme du signifiant et son rapport avec ce qu’il désigne.

Dans les romans américains de Nabokov, c’est bien une défamiliarisation de la langue anglaise qui est à l’œuvre, grâce à son bilinguisme qui lui confère une position d’étranger dans sa propre langue. Dans ma communication, j’étudierai particulièrement les néologismes de Nabokov et sa remotivation d’expressions figées en insistant sur les procédés de décomposition et de recomposition du langage.



[1] Vladimir Nabokov, Strong Opinions (New York : Vintage, 1990), p. 3.
[2] Maurice Couturier, Nabokov ou la cruauté du désir : lecture psychanalytique, Essais (Seyssel: Champ Vallon, 2004).
[3] Viktor Chklovski, « L’art comme procédé » in Théorie de la littérature: textes des formalistes russes, p. 75-97.
[4] Strong Opinions, p. 14.

CHERCHEURS EN CHANTIER

Doctoral Day on Vladimir Nabokov

2nd May 2014

at the MISHA (Strasbourg University)

PRACTICAL INFORMATION

 

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Conference venue:

MISHA (Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme – Alsace)

Campus Esplanade

5 allée du Général Rouvillois, Strasbourg, France

Tram stop: OBSERVATOIRE

GOOGLE MAP

 

How to find us?

– From Strasbourg Centra Station, take the C Tram, and get off at OBSERVATOIRE (15-minute ride).

– From the Entzheim Airport: take the TER train to the Central Station, and then the C Tram (see above).

Consult the Strasbourg Public Transportation Network Website

 

If you have any questions regarding this event, please contact the organizers:

Lara Delage-Toriel [email protected],  and Sophie Bernard-Léger [email protected]

 

 

 

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Exposition Nabokov à Strasbourg: « A Guide to Berlin »  de Natalia et Maria Petschatnikov

29-30 avril, 2, 5, 6 mai 2014.     8h-19h

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Dans le cadre de la journée doctoriale Nabokov à Strasbourg, l’oeuvre de Natalia et Maria Petschatnikov, inspirée par la nouvelle de Nabokov « Guide de Berlin » (1925) est exposée à la MISHA de Strasbourg.

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FR / EN

“A Guide to Berlin”

Une exposition de Maria and Natalia Petschatnikov (Allemagne)

inspirée de la nouvelle de Nabokov « Guide de Berlin »

 

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Cette exposition a été montrée au Musée Vladimir Nabokov à St Pétersbourg du 5 au 29 juillet 2013. 

Elle sera pour la première fois en France à la Salle Europe de la MISHA de l’Université de Strasbourg, au printemps 2014.

Salle Europe (rez-de-chaussée MISHA)             29-30 avril & 2, 5, 6 mai 2014    Horaires:  8h-19h.

MISHA (Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme – Alsace)
Campus Esplanade
5 allée du Général Rouvillois, Strasbourg

Tram: OBSERVATOIRE

 « Dans l’installation « A Guide to Berlin » de Maria and Natalia Petschatnikov, ce qui a tout d’abord l’air d’un collage visuel de motifs hétérogènes d’une scène de rue (trams, graffitis, pigeons, entre autres) se révèle être une exploration des effets déstabilisants de l’exil et de la perte. Inspirées par la nouvelle « Guide de Berlin » (1925) de leur compatriote Vladimir Nabokov qui se joue des grands sites touristiques en leur préférant les icones des humbles et du quotidien (trams, auberges, canalisations…) les deux artistes créent une installation reconfigurable qui rend à la fois hommage aux icones nabokoviennes et construit un nouveau vocabulaire des repères négligés du présent de Berlin. Nabokov, qui vécut à Berlin de 1922 à 1937 et y écrivit tous ses romans russes, portait son regard d’étranger sur les « véritables » autochtones, ces lieux et choses qui passent le plus souvent inaperçus. Il pourrait même être l’un des passagers des deux trams accueillants et inquiétants qui permettent de pénétrer à l’intérieur de l’installation « A Guide to Berlin ». Ces trams construits par les artistes, surgissant du passé et se dirigeant vers un avenir encore inconnu, nous rappellent que nous sommes tous, que nous soyons des « locaux » ou des exilés, en transit dans cette vie. Mais leur geste le plus brillant (et le plus nabokovien) est sans doute que l’ensemble de l’installation est en trompe-l’oeil: les images qui semblent dessinées au fusain sur le mur sont en réalité de grands morceaux de tulle, qui peuvent être suspendus en des ensembles plus ou moins cohérents visuellement en fonction du lieu où est installée l’oeuvre, et qui reflètent donc la relation nécessairement conditionnelle de l’exilé à son environnement. Les deux artistes, aujourd’hui locataires de Berlin, créent donc une filiation avec leur ancêtre de St. Pétersbourg à travers cette oeuvre magistrale, ce régal visuel, qui entrelace l’éphémère et l’éternel, et nous invite à repenser notre relation au monde que nous rencontrons chaque jour ».

Donna Stonecipher

Poétesse américaine, notamment auteur de Cosmopolitan. Elle vit à Berlin.

texte traduit de l’américain par Marie Bouchet.

 

 

CHERCHEURS EN CHANTIER
Doctorial Day on Vladimir Nabokov

2nd May 2014
at the MISHA (Strasbourg University)

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PROGRAM

9:00 Words of Welcome

Presentation of the Exhibition “A Guide to Berlin” by Natalia and Maria Petschatnikov 

Part 1: Respondent: Lara Delage-Toriel (Strasbourg University, France)

Keynote address : Stefano Ghislotti (Bergamo, Italy)

“Beyond Lolita: A ‘Reverse’ Analysis of the Film Adaptations of Three Novels by Nabokov: King, Queen, Knave, Despair, The Luzhin Defence

Part 2: Respondent: Cornelius Crowley (University Paris-Ouest Nanterre La Défense, France)

10:00 Doug Battersby (York, United Kingdom) 

“Eroticism, Reality and the Mind in Nabokov’s Ada or Ardor

10:40  Nathalia Saliba Dias (Humboldt – Berlin, Germany)

“Literary Incest or the Meaning of Incest in Vladimir Nabokov’s Work”

11:20-11:40 Coffee Break

11:40 Michael Federspiel (Strasbourg, France)

“The Sweet Game of Anaesthesia : A Selection of Nabokov’s Playful Conditioning Strategies in Lolita

12:20 Chloë Kitzinger (Berkeley, USA)

“ ‘A Variety of Forms’ : Reading Character in Nabokov”

1:00-2:00 Lunch Break (buffet at the MISHA)

Part 3: Respondent: Eric Naiman (Berkeley University, USA)

2:00 Julie Loison-Charles (Paris-Ouest Nanterre La Défense, France)

“Nabokov and Russian Formalism”

2:40 Udith Dematagoda (Glasgow, United Kingdom)

“Ideology, Epistemology and the ‘Modernism of Underdevelopment’ in The Eye and Despair

3:20   Gyöngyi Mikola (Szeged, Hungary)

“ ‘As Water to Ophelia’ : The Problem of Aesthetical Redemption in Nabokov’s Invitation to a Beheading  and The Gift

4:00-4:20 Coffee Break

 

Part 4: Respondent: Sophie Bernard-Léger (University Paris IV-Sorbonne, France)

4:20 Katherina Kokinova (Sofia, Bulgaria) 

“Training the Reader by Means of Self-Reflection”

5:00 Simon Rowberry (Winchester, United Kingdom)

“Is the History of the Book the Future of Nabokov Studies?”
6:00 Guided Tour of the Exhibition “A Guide to Berlin” by Natalia and Maria Petschatnikov
7:30 Dinner in town

Le 14 janvier 2014, à l’Université Paris 8 – Saint Denis, Nauf Al Maiman a soutenu sa thèse de doctorat en littérature américaine sur Vladimir Nabokov, intitulée « L’écriture des sens dans Ada ou l’Ardeur et Lolita de Vladimir Nabokov ».

Le jury était composé de : Claude Safir (Paris 8, directrice), Noelle Batt (présidente du jury, Paris 8), Monica Manolescu (Strasbourg), Jacques Neefs (Johns Hopkins University, Baltimore), Isabelle Poulin (Bordeaux). Nauf Al Maiman a reçu la mention « très honorable » avec les félicitations du jury.

Alexia Gassin a soutenu sa thèse de doctorat d’Études Slaves, portant sur « L’œuvre de Vladimir Nabokov dans le contexte de la culture et de l’art allemands à l’époque de l’expressionnisme », à l’Université de Paris-Sorbonne fin 2013.

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Retrouvez ou découvrez l’installation et la performance des artistes Alexandra Loewe et Tatiana Indira Cruz, créées à l’occasion du colloque international « Nabokov et la France » de mai 2013 à Paris.

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La page du site des Chercheurs Enchantés.

Un article présentant les oeuvres et proposant un entretien avec les artistes paru dans la revue Transatlantica.

Les Chercheurs Enchantés – Association Vladimir Nabokov, en association avec l’artiste parisienne Alexandra Loewe, rééditent la nouvelle « Mademoiselle O », seul récit écrit en langue française par l’auteur, qui n’avait pas été publié depuis sa première parution en 1936 dans la revue littéraire Mesures.

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« Mademoiselle O » renait sous la forme de 31 cartes postales à conserver ou à envoyer soi-même quotidiennement sur la durée d’un mois, un hommage aux feuilletons littéraires du XIXème siècle.

Pour en savoir plus…

Understanding Nabokov’s oeuvre through a detailed look at the posthumous publication of his unrealized novel.

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