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Le colloque international « Vladimir Nabokov : histoire et géographie » est la 4ème manifestation scientifique internationale organisée par la Société française Vladimir Nabokov. Il se déroulera sur une durée de trois jours à l’Université de Cergy-Pontoise et à Sorbonne Université, du 6 au 8 juin 2019. Il se clôturera le 8 juin 2019 (à partir de 15h30) au Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée).

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2019 est une année importante dans les études nabokoviennes. Elle marque le centenaire du début de l’exil de Vladimir Nabokov, contraint en 1919 de quitter sa Russie natale après la Révolution bolchevique. Elle marque aussi le cinquantenaire de la publication du roman Ada ou l’Ardeur (1969), dans lequel l’auteur recompose l’histoire et la géographie mondiales.

Les dimensions historiques et géographiques de l’œuvre de Nabokov restent relativement peu étudiées dans les études nabokoviennes pour des raisons liées à une certaine tradition d’interprétation et de réception critique. Se pencher sur les rapports entre les textes de cet auteur et l’histoire et la géographie, c’est – à première vue – aller à l’encontre de la parole de l’auteur ainsi qu’à contre-courant de certaines lectures de Nabokov qui insistent sur son caractère autotélique, supposément imperméable à ces deux questions. Pourtant, il s’agit de deux sujets de premier plan dans l’œuvre de Nabokov, qui sont proprement indissociables et dont l’étude commence à renouveler depuis peu les études nabokoviennes.

Le colloque international « Vladimir Nabokov : histoire et géographie » s’attachera à explorer les représentations de l’histoire et de la géographie chez Nabokov, liées aux changements de lieux, d’époques et de langues. Seront abordées la question du rapport à la référentialité ainsi que les manières dont les réels historique et géographique sont représentés en cadres fictifs. Dans cette optique, seront analysés les différents espaces-temps des textes de Nabokov : la Russie (en tant que langue, tradition littéraire, culture et histoire, ainsi que souvenir et construction rétrospective) ; l’Allemagne, Berlin et l’émigration ; l’Allemagne et la montée du nazisme ; Paris et les « taches de sang » laissées par la Révolution dans la rue ; Paris et l’émigration ; l’Amérique, terre de découverte des papillons, territoire traversé, où se mêlent culture savante et culture populaire ; la Suisse en tant que terre neutre en lien à la suspension de l’histoire et le choix de la pastorale pour Ada. Seront aussi interrogés le sens que revêtent les termes souvent utilisés par Nabokov d’« invention » et de « recréation » dans la construction du monde romanesque, ainsi que la métaphore de l’acte d’écriture en tant que création et exploration d’un monde, telle qu’elle apparaît dans « Bons lecteurs et bons écrivains » (Littératures I).

 

Comité d’organisation :

Yannicke Chupin (Université de Cergy-Pontoise) : [email protected]) ; Agnès Edel-Roy (Université de Paris-Est Créteil) : [email protected] ; Anne-Marie Lafont (Société française Vladimir Nabokov) : [email protected] ; Monica Manolescu (Université de Strasbourg) : ([email protected] ; Sigolène Vivier (Sorbonne Université) : [email protected].

 

Pour l’organisation de ce colloque international, la Société française Vladimir Nabokov a reçu le soutien des partenaires suivants :

Vladimir Nabokov Literary Foundation, Institut des Amériques, Fondation de l’Université de Cergy-Pontoise, Equipe AGORA (EA7392-Université de Cergy-Pontoise), Sorbonne Université, Equipe VALE (EA 4085-Paris-Sorbonne), Equipe LIS (EA4395-Université de Paris-Est Créteil), Equipe SEARCH-EA2325-Université de Strasbourg), Lycée Rimbaud (Istres), INES (Région PACA).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’appel à communication est désormais clos. Les thèmes abordés au colloque international « Vladimir Nabokov : histoire et géographie » seront les suivants :

– Sources historiques et géographiques chez Nabokov

– Référentialité et mise en fiction des réels historique et géographique

– Écritures et métamorphoses poétiques de l’histoire et de la géographie

– Relectures et réécritures de l’événement historique, des régimes politiques, des idéologies et des philosophies de l’histoire

– Réinvention et recréation de l’histoire et de la géographie

– Mondes imaginaires

– Écriture de l’exploration et l’écriture en tant qu’exploration

– Voyages, explorations et déplacements

– Les espaces-temps de Nabokov en traduction

– La réception critique des textes de Nabokov en rapport avec l’histoire et la géographie

Pour toute demande d’information, vous pouvez écrire au comité organisateur : [email protected]

L’entrée est libre pour les spectateurs. Cependant, afin de pouvoir entrer dans la Sorbonne, il est obligatoire de s’inscrire auprès du comité organisateur, à l’adresse suivante : [email protected]

 

Les deux invités d’honneur du colloque international « Vladimir Nabokov : histoire et géographie » sont Isabelle Poulin et Will Norman.

 

Isabelle Poulin (Université de Bordeaux Montaigne)

 

 

Ancienne élève de l’ENS Fontenay-Saint-Cloud, Isabelle Poulin est professeur de Littérature comparée à l’université Bordeaux Montaigne. Ses travaux portent sur l’œuvre de Nabokov (V. Nabokov lecteur de l’autre, PUB, 2005; Écritures de la douleur : Dostoïevski, Sarraute, Nabokov, Le Manuscrit, 2007; Le Transport romanesque. Le roman comme espace de al traduction, de Nabokov à Rabelais, Classiques Garnier, 2017) et sur les enjeux de la traduction, en lien avec l’exil et le vivre ensemble (Histoire de la traduction en langue française. 1914-2000, B. Banoun, Y. Chevrel et I. Poulin éd., Verdier, 2019).

 

 

 

 

Will Norman (University of Kent)

 

Will Norman est spécialiste de la littérature et culture américaine du 20e siècle. Il a fait sa thèse de doctorat à l’Université d’Oxford et il enseigne à l’Université du Kent depuis 2008, où il est Professeur de littérature et études américaines et directeur du Centre d’études américaines. Il a été boursier Fulbright à l’Université de Yale et chercheur invité à l’Université de Sydney. Il est l’auteur de deux ouvrages : Transatlantic Aliens: Modernism, Exile and Culture in Midcentury America (Johns Hopkins UP, 2016) et Nabokov, History and the Texture of Time (Routledge, 2012). Transatlantic Aliens a reçu le prix de publication de la Fondation Terra pour l’art américain. Il a dirigé, avec Duncan White, Transitional Nabokov (Peter Lang, 2009). Il s’intéresse au modernisme, aux études transatlantiques, au polar, et à la culture américaine des années 1950. En ce moment il s’intéresse au thème de la complicité dans la littérature américaine d’après 1945 et co-dirige un numéro spécial de Comparative Literature Studies sur ce sujet. Il co-dirige aussi un numéro de European Journal of American Studies sur la cartographie dans la littérature et l’art américains de l’après-guerre.

Programme 

 

6 juin 2019, Université de Cergy Pontoise, Site des Chênes 1, amphithéâtre Simone Veil

9h00 : Accueil et ouverture du colloque/Welcome and opening remarks

9h30-10h30 : Conférence plénière/Keynote address

Présidente : Agnès Edel-Roy (Université de Paris-Est Créteil, France)

  • Isabelle Poulin (Université Bordeaux Montaigne, France) : « La carte sur le ventre ou le versant animal de l’histoire dans l’œuvre de Vladimir Nabokov »

 

10h30-11h00 : pause/break

 

11h30-12h30 – Atelier 1 – Géographies, mobilité et déplacements/Geographies, Mobility and Displacement

Présidente : Yannicke Chupin (Université de Cergy- Pontoise, France)

  • Sophie Bernard-Léger (Sorbonne Université, France) : « Poétique de la mobilité : expéditions physiques et mentales dans le Don »
  • Bénédicte Bintein (chercheuse indépendante, France) : « “L’intelligence du sentier” : considérations sur le déplacement en territoires nabokoviens »
  • Sébastien Wit (Université de Picardie-Jules Verne, France) : « Géographie zemblienne et délinéarisation du roman »

 

12h30-14h00 : Déjeuner/Lunch, Passerelle, Université de Cergy-Pontoise

 

14h00-16h00 : Atelier 2 – Topographies réélles et imaginaires/Real and imaginary topographies

Présidente : Jacqueline Hamrit (Université de Lille 3, France)

  • Zsuzsa Hetényi (ELTE University, Hongrie/Hungary) : “Magyar Morsels. Mapping Nabokov’s image of ‘Magyar’ and ‘Hungarian’”
  • Alexander Dolinin (University of Wisconsin–Madison, États-Unis/United Sates) : “Trans-American Travels in Lolita: Additions and Corrections to Dieter Zimmer’s Study”
  • Jenefer Coates (chercheuse indépendante, Angleterre/England) : “Signposts and symbols: Imaginary places in Lolita
  • Marie Bouchet (Université Toulouse-Jean Jaurès, France) : “Nabokov’s Poetic Texture of the Real: The Referential Relation in ‘A Guide to Berlin’, Lolita and Ada

 

16H00-16H15 : pause/break

 

16H15-17H45 : Atelier 3 – Approche imaginaire et sensorielle de l’histoire et la géographie/Imaginary and corporeal approaches to history and geography

Président : Michaël Federspiel (Université d’Angers, France)

  • Léopold Reigner (Université de Rouen Normandie, France) : « “Play! […] Invent reality!” Nabokov et l’imagination vraie »
  • Stanislas Gauthier (Université Bordeaux Montaigne, France) : « Une approche sensorielle de l’histoire et de la géographie, contre “les claquements sauvages de bannières” : l’écrivain comme nouvel “homme de la frontière” »
  • Sabine Metzger (Universität Stuttgart, Allemagne/Germany) : “Nabokov’s Sonic Geographies”

 

18h00 – 20h00 Cocktail et lectures par Nama Keita et Nicolas Perrochet d’extraits d’Ada ou l’Ardeur /Cocktail and reading of excerpts from Ada, or Ardor performed by Nama Keita and Nicolas Perrochet (Amphi Simone Veil, site des Chênes 1, Université de Cergy-Pontoise)

 

7 juin 2019, Sorbonne Université, amphithéâtre Guizot

9h-10h : Conférence plénière/Keynote address

Présidente : Monica Manolescu (Université de Strasbourg, France)

  • Will Norman (University of Kent, Angleterre/England) : « Nabokov’s Wrong Turns »

 

10h-10h30 : pause/break

 

10h30-12h30 : Atelier 4 – Relire et réécrire l’histoire/Rereading and Rewriting History

Présidente : Géraldine Chouard (Université Paris- Dauphine, France)

  • Jullian Connolly (University of Virginia, États-Unis/ United Sates) : “Russian ‘Souvenirs’: Artifice and Authenticity in Nabokov’s Depictions of Russia”
  • Alexia Gassin (Sorbonne Université, France) : « Nabokov, écrivain de la modernité : l’exemple de la ville de Berlin »
  • Adam Liebermann (University of Wisconsin-Madison, États-Unis/ United Sates) :Travel in Nabokov’s Glory

 

12h30-14h30 : déjeuner/lunch

 

14h30-16h : Atelier 5 – Intertextualité et re-création/Intertextuality and Recreation

Président: Will Norman (University of Kent, Angleterre / England)

  • Dana Dragunoiu (Carleton University, Canada) : “Lolita and Proust’s Cahier 36”
  • Stanislav Shvabrin (University of North Carolina-Chapel Hill, États-Unis/ United Sates) : “‘Tearing the Web of When and Where’: Jean Richepin and Vladimir Nabokov as Interlocutors”

 

16h-16h30 : pause/break

 

16h30-18h00 : atelier 6 – Relectures et réécritures de l’histoire, des régimes politiques, des idéologies et des philosophies de l’histoire/Political and philosophical rereadings of history

Présidente : Suzanne Fraysse (Aix-Marseille Université, France)

  • Michele Russo (Università di Foggia, Italie/Italy) : “Speak History: Geographical Dislocations in Nabokov’s Autobiography Speak Memory. An Autobiography Revisited (1967)”
  • John Brick (Marquette University, États-Unis/ United Sates) : “‘Replete With Unexpected Coherence’: Pale Fire and Émigré Experience”
  • Agnès Edel-Roy (Université Paris-Est Créteil, France) : « L’Eutopia dans Ada, ou la reconfiguration esthétique de l’histoire politique du vingtième siècle : contre l’électricité de Vladimir Lénine, le « souci d’eau » de Vladimir Nabokov »

 

20h00 : Banquet/Conference Dinner

 

8 juin 2019, Sorbonne Université / Musée national de l’histoire de l’immigration

Sorbonne Université, amphithéâtre Guizot

10h00-11h30 : atelier 7– Identité, créativité et mondes imaginaires/Identity, creativity and imaginary worlds

Présidente : Julie Loison-Charles (Université de Lille 3, France)

  • Morgane Allain-Roussel (Université de Rouen Normandie, France) : « Parler entre les langues, ou en “Nabokovien” : perte ou reconquête de l’identité de l’écrivain Vladimir Nabokov ? »
  • Elena Devos (chercheuse indépendante, France) : « Les orchidées pour l’herbier de Marina — l’intertextualité d’un détail botanique et sa participation dans la création du monde imaginaire du roman Ada »

 

11h30-13h00 : déjeuner/lunch

 

13h00-14h00 : projection de l’adaptation de Machenka, réalisée par des élèves du Lycée Rimbaud (Istres, France)/screening of Machenka, an original creation by the high school students of Lycée Rimbaud (Istres, France)

14h00-14h30 : Débat avec les lycéens et leur professeure, Anne-Marie Lafont/Discussion with the high school students and their teacher, Anne-Marie Lafont (chercheuse indépendante, France)

 

Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte dorée), médiathèque

15h30-18h30 : programme culturel au Musée national de l’histoire de l’immigration /cultural program at the National Museum of the History of Immigration

  • Marianne Amar (Musée national de l’histoire de l’immigration, France) : introduction illustrée sur l’émigration russe/An illustrated introduction to Russian émigration.
  • Introduction aux Lettres à Vera de Vladimir Nabokov/Introduction to Letters to Véra by Vladimir Nabokov
  • Performance « Sans nuage» d’Alexandra Loewe, avec la participation du comédien Philippe Fenwick/Performance “sans nuage” by Alexandra Loewe, with the participation of actor Philippe Fenwick
  • Visite de la section « immigration russe » du musée/Visit to the « Russian émigration » section of the museum

Le colloque international « Vladimir Nabokov : histoire et géographie » se déroulera en trois temps : jeudi 6 juin, à l’Université de Cergy-Pontoise, amphi Simone Veil ; vendredi 7 et samedi 8 juin 2019 à Sorbonne Université, amphi Guizot ; samedi 8 juin 2019, à partir de 15h30, au Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée).

L’entrée est libre pour les spectateurs. Cependant, afin de pouvoir entrer dans la Sorbonne, il est obligatoire de s’inscrire auprès du comité organisateur, à l’adresse suivante : [email protected]

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Jeudi 6 Juin 2019, amphi Simone Veil, Université de Cergy-Pontoise.

Venir au Site des Chênes 1 de l’université de Cergy-Pontoise.  Accès : RER A, Direction Cergy-le-Haut, arrêt : Cergy-Préfecture. Télécharger le plan de la ligne RER A

En sortant de la station de RER, prendre les escalators sur la droite. Arrivé sur une esplanade, aller tout droit en direction d’un passage sous un immeuble (entre une banque et une boulangerie). Arrivé sur une petite place, aller tout droit en direction d’un second passage (entre un café et un fast food). Arrivé sur un parking, aller tout droit et traverser le parking. Traverser la route (boulevard du port) et traverser un nouveau parking pour arriver sur une large passerelle pour piétons. L’université est de l’autre côté.

L’amphithéâtre est situé au rez-de-chaussée dans le bâtiment principal (Chênes 1) face à la tour. Pour accéder à l’amphithéâtre Simone Veil, prendre la porte à droite et se diriger à l’extrême droite du bâtiment.

Télécharger le plan d’accès : Amphi Simone Veil, Université de Cergy-Pontoise, Chenes

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Vendredi 7 juin et samedi 8 juin 2019, amphi Guizot, Sorbonne Université.

Sorbonne Université, métro / RER Saint-Michel (ligne 4 / RER B) ou métro Odéon (ligne 4, ligne 10)

Depuis la station Saint-Michel, remonter le boulevard Saint-Michel en passant devant le musée de Cluny, sur la gauche. Une fois place de la Sorbonne, traverser celle-ci et prendre à gauche rue de la Sorbonne. Entrer dans l’Université au numéro 17, traverser la cour d’honneur et entrer dans le bâtiment central par la porte la plus à droite, près de la Chapelle et des bancs de pierre. L’amphithéâtre Guizot se trouve à droite dans le hall.

Télécharger le plan d’accès : Amphi Guizot-Sorbonne Université

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Samedi 8  juin 2019, 15h30-18h30, Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée).

Venir au musée : http://www.histoire-immigration.fr/pratique/acces

Nous vous proposons ci-dessous une sélection d’hôtels, proches de la Sorbonne, ainsi que des métros et RER. Cette liste n’inclut pas les hôtels de catégorie supérieure ni ceux plus modestes. Vous pouvez aussi faire vos propres recherches afin de trouver la solution d’hébergement qui vous convient.

 

Hôtel Novanox, 155 bd. Montparnasse, 75006 Paris

Timhôtel Odessa Montparnasse, 8 Rue d’Odessa, 75014 Paris

Hôtel de la Paix, 225 Boulevard Raspail, 75014 Paris

Hôtel Mercure Paris Montparnasse Raspail, 207 Boulevard Raspail, 75014 Paris

Le Royal Hôtel Rive Gauche, 212 Boulevard Raspail, 75014 Paris

Hôtel Istria Montparnasse, 29 Rue Campagne Première, 75014 Paris

L’Apostrophe Hôtel, 3 rue de Chevreuse, 75006 Paris

Hôtel Le Clos Notre Dame, 22, rue de l’Hirondelle 75006 Paris (métro Saint-Michel)

Hôtel Familia, 11, rue des Ecoles 75005 Paris (Cardinal Lemoine)

Hôtel Excelsior, 20 rue Cujas 75005 Paris (Cluny Sorbonne, RER Luxembourg)

Hôtel Minerve, 13, rue des écoles, 75005 Paris (Cardinal Lemoine, *Mutualité, *Jussieu)

Hotel Port-Royal, 8, bd Port-Royal 75005 Paris (métro Gobelins)

Grandes Ecoles, 75, rue du Cardinal Lemoine 75005 Paris (Cardinal-Lemoine, Place Monge, Jussieu)

Résidence Les Gobelins, 9, rue des Gobelins 750013 Paris (Gobelins, Place d’Italie)

Hôtel Virgina, 66, rue du Père Corentin 75014 Paris (Porte d’Orléans)

Grand Hôtel Leveque, 29, rue Cler 75007 Paris (Ecole militaire, La Tour Maubourg)

Hôtel du Parc, 6, rue Jolivet 75014 Paris (Montparnasse Bienvenue)

Hôtel Solar, 22 Rue Boulard, 75014 Paris (Denfert-Rochereau)

Hôtel de l’Espérance, 15 Rue Pascal, 75005 Paris (Les Gobelins)

Belambra city – Magendie, 2-4 Rue Magendie, 75013 Paris (Les Gobelins)

 

 

There were two authors in our family’s library forbidden to me as a child: Fyodor Dostoevsky and Vladimir Nabokov. The first was forbidden because, in the words of my mother, my “nerves wouldn’t be able to handle all the drama and tension.” And Nabokov’s works, kept in the glass-fronted cabinet of the living room, were taboo for the time being because I “wasn’t ready to appreciate the greatest Russian prose writer.” That sounded like a challenge and so, while still in middle school, I decided to prove my parents wrong on both accounts: my emotional maturity and intellect.

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Les biographies d’écrivains :

hybridations, fusions, métamorphoses


Colloque international – 19 et 20 septembre 2013

Université Paris – Sorbonne

Organisé par l’équipe D2I (VALE : EA 4085)


Ce colloque sera consacré aux biofictions, biographies littéraires et biographies familiales d’écrivains dans le monde anglophone, du modernisme jusqu’à nos jours.

Depuis le renouvellement du genre initié par les « Nouveaux Biographes » anglais (voir les célèbres essais de Virginia Woolf « The New Biography » et « The Art of Biography », 1927), la tradition des biographies d’écrivains a connu de nombreuses réinterprétations, comme celles proposées par Anthony Burgess (Nothing like the Sun: A Story of Shakespeare’s Love-Life, 1964), Peter Ackroyd (The Last Testament of Oscar Wilde, 1983 ; Chatterton, 1987), Julian Barnes (Flaubert’s Parrot, 1984 ; Arthur and George, 2007), Michael Cunningham (The Hours, 1999), ou encore Lila Azam Zanganeh(The Enchanter: Nabokov and Happiness, 2011). L’hommage d’un écrivain à un autre s’exprime également dans des biographies plus traditionnelles, telles Nicolai Gogol (1944) de Vladimir Nabokov, Shakespeare : The Biography (2005) de Peter Ackroyd ou Like a Fiery Elephant: The Story of B. S. Johnson (2005) de Jonathan Coe. Les biographies familiales d’écrivain(e)s (My Ear at his Heart (2004) de Hanif Kureishi, ou Alfred and Emily (2007) de Doris Lessing) sont elles aussi le lieu d’une construction identitaire d’un(e) sujet-auteur(e), qui en passe cette fois par l’exploration d’une filiation biologique. Foisonnante et polymorphe, la biographie littérairesemble toujours offrir de nouvelles configurations à explorer, de nouvelles formes à expérimenter.


Le colloque s’intéressera particulièrement à trois questions :

1)   L’hybridité formelle : quels sont les usages de la fiction dans l’écriture biographique ?

2)   L’intertextualité et l’« interauctorialité » : quel héritage esthétique et/ou culturel lie le/la biographe à l’artiste biographé(e) ? Dans quelle mesure les esthétiques de chacun(e) des deux auteur(e)s peuvent-elles fusionner, entrer en conflit ou se rejoindre ?

3)   La (dé)/(re)construction simultanée de plusieurs « fonctions-auteurs » : quels sont les croisements possibles (entre deux époques, deux espaces régionaux, nationaux, (post)coloniaux, deux identités sexuelles…) dans la configuration bipolaire entre biographe et biographé(e) ?

 

Les propositions de communication (300-500 mots) sont à envoyer en anglais ou en français à Lucie Guiheneuf et Aude Haffen à l’adresse : [email protected], accompagnées d’un titre et d’une courte notice biographique, avant le 30 juin 2012. Le comité de sélection se réunira avant le 30 juillet 2012.  

Writers’ Biographies:

Hybridities, Combinations and Metamorphoses

 

International Symposium – 19-20 September 2013

University of Paris – Sorbonne

Convened by D2I (VALE : EA 4085)

The symposium will be dedicated to writers’ biographies, biofictions and family biographies in the Anglophone world from the modernist period until now.

 

Since the renewal of the genre initiated by the English “New Biographers” (see Virginia Woolf’s famous essays “The New Biography” and “The Art of Biography”, 1927), the tradition of writers’ biographies has been through many reinterpretations, notably those proposed by Anthony Burgess (Nothing like the Sun: A Story of Shakespeare’s Love-Life, 1964), Peter Ackroyd (The Last Testament of Oscar Wilde, 1983; Chatterton, 1987), Julian Barnes (Flaubert’s Parrot, 1984; Arthur and George, 2007), Michael Cunningham (The Hours, 1999), or Lila Azam Zanganeh(The Enchanter: Nabokov and Happiness, 2011). Writers’ tributes to other writers have also been voiced in more traditional biographies, such as Nicolai Gogol (1944) by Vladimir Nabokov, Shakespeare: The Biography (2005) by Peter Ackroyd, or Like a Fiery Elephant: The Story of B. S. Johnson (2005) by Jonathan Coe. Writers’ family biographies, such as My Ear at his Heart (2004) by Hanif Kureishi and Alfred and Emily (2007) by Doris Lessing, are yet another mode of constructing one’s authorial identity by exploring one’s biological filiation. Through its abundant and polymorphous expressions, literary biographyenables writers to explore and experiment with countless new configurations and forms.

 

The symposium will focus on three main problems:

1)   Formal hybridity: what are the different uses of fiction in biographical writing?

2)   Intertextuality and interaction of two authorial images: what aesthetic and/or cultural heritage links the biographer to the biographee? To what extent can the aesthetics of each writer merge with, or come in conflict with, the other’s?

3)   Simultaneous (de)/(re)construction of several authorships: what are the potential encounters (between two epochs, two regional, national, or (post)colonial spaces, two sexual identities…) in the dual configuration of biographical writing?

 

Abstracts (300-500 words) written in English or French should be sent to Aude Haffen and Lucie Guiheneuf at the following address: [email protected], along with a title and a short CV before June 30th, 2012. Notification for acceptance will be communicated to scholars by July 30.

 

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N’hésitez pas à en faire un lorsque vous changerez d’avis 🙂

Maurice Couturier


Jamais, peut-être, le fils d’un écrivain n’avait été autant associé à l’œuvre de son père que Dmitri Nabokov. Lorsque je le rencontrai pour la première fois en 1981 au Montreux Palace où Véra nous avait donné rendez-vous, à mon épouse et à moi, il venait tout juste de quitter l’hôpital où il avait passé onze mois si je me souviens bien suite à un gros accident de voiture et portait encore sur le visage quelques vilaines cicatrices. Depuis cette époque-là, il s’est consacré presque uniquement à traduire, commenter, promouvoir l’œuvre de son illustre père, d’abord en compagnie de sa mère, puis seul après la disparition de celle-ci. J’ai raconté ailleurs comment, l’invitant au premier colloque de Nice en 1992, j’avais par erreur adressé le fax d’invitation à Vladimir et non à Dmitri, gaffe qui l’amusa beaucoup. Sa participation au colloque fut discrète mais très apprécié de tous les collègues.

Dmitri était un homme charmant, charmeur même, toujours prêt à apporter son aide aux divers projets concernant son père. Il a facilité mes relations, parfois houleuses, avec les éditions Gallimard, soucieux qu’il était de voir paraître la Pléiade à laquelle il attachait beaucoup d’importance. Lorsque je l’informai que le retard dans la publication était dû en bonne partie au fait qu’Antoine Gallimard trouvait excessifs ses droits d’auteur, il intervint aussitôt et réduisit à la baisse ses exigences. Je n’aurais sans doute pas eu le privilège de retraduire Lolita s’il n’avait pas adressé une lettre à Antoine disant tout le mal qu’il pensait de la traduction de Kahane et suggérant que l’on me confie ce travail. Chaque fois que je le rencontrais ou lui téléphonais (la dernière fois deux mois avant sa mort), il était plein de prévenance et toujours intéressé à l’avancement de mes travaux. Il eut la gentillesse de revoir ma traduction de L’Original de Laura, y apportant quelques corrections utiles, me sachant gré d’avoir noté une erreur de transcription par rapport à une fiche dans l’édition américaine.

Il m’avait confié il y a plusieurs années qu’il travaillait à un roman ; je ne l’interrogeai évidemment pas sur le sujet qu’il y traitait, mais je lui demandai s’il comptait le publier sous son nom. « Bien sûr que non », me répondit-il. Il est des noms difficiles à porter ! Qu’est-il advenu de ce projet ? Je n’en sais rien, mais je gage que quelque autre Nabokovien saura répondre à cette question.

Notre dette envers Dmitri est immense. Il a pris des risques, notamment lorsqu’il a publié L’Enchanteur et L’Original de Laura, et nous lui en sommes reconnaissants. Nabokov n’aurait sans doute pas voulu voir paraître ces textes, on le sait, mais je suis persuadé néanmoins qu’il n’aurait pas hésité à dire de lui ce que dit le colonel à la fin de « La Vénitienne » : « Je suis fier de mon fils ». N’était-ce pas, en 1924, sa manière à lui de solliciter l’admiration de son propre père décédé deux ans auparavant ?

 

Lara Delage Toriel

Je me souviendrai toujours de ma rencontre avec Dmitri Nabokov. C’était un 23 avril, j’avais 23 ans, et j’étais venue à Montreux pour assister aux célébrations du centenaire de la naissance de son père. C’est parmi une nuée de journalistes le sollicitant, à qui mieux mieux, pour quelques mots, une photo, que je lui ai serré la main la première fois avant de m’éclipser en vitesse. Quelques mois plus tard, au sortir d’un banquet venant clôturer une conférence sur Vladimir Nabokov à Cambridge, je sens une main se poser sur mon épaule; j’entends une voix profonde résonner dans mon dos et m’appeler par mon prénom. C’est le grand Dmitri. Du haut de ses deux mètres et quelques, il m’invite à l’accompagner jusqu’à sa chambre, avec Brian Boyd, le biographe de son père. C’est dans cette aile de Trinity College où l’auteur, alors jeune étudiant, avait lui-même vécu, que nous nous sommes pour la première fois vraiment parlés. Par la suite, nous nous sommes retrouvés à différentes reprises, d’abord autour de Laughter in the Dark, œuvre qu’il m’avait demandée de retraduire pour l’édition de la Pléiade, puis autour de The Original of Laura, qu’il me laissa parcourir à loisir dans le cadre de ma recherche doctorale, avant de me proposer de tenter d’en reconstituer la structure, à l’heure où le sort de ce manuscrit inachevé enfermé dans une boîte à chaussures – fallait-il le brûler ou le publier ? – demeurait pour le moins incertain.

Outre la gestion de l’héritage familial (tant matériel qu’immatériel), son état de santé était une source de préoccupation constante, mais malgré cela, à mes côtés et au cours de notre correspondance, il se montrait toujours affable, curieux et joueur. Si je n’ai pas toujours partagé ses prises de position, je retiens l’espièglerie qu’il y avait dans nos échanges, et la grande confiance qui s’en dégageait. Plutôt que le vieil homme en chaise roulante qui m’accueillit une dernière fois chez lui en 2010, par une orageuse journée d’août, j’aime à me souvenir de la fierté fougueuse avec laquelle il m’avait invitée un jour, au sortir d’un séjour à l’hôpital, à filer à toute berzingue le long des lacets escarpés dominant le lac Léman. A chaque coup d’accélérateur, projetée vers l’arrière comme sur un parcours de montagnes russes, je mesurais les frayeurs de son père tout en absorbant sans vergogne la joie toute enfantine qui animait ce lutin géant aux chaussons rouge Ferrari.

 

 

Les Publications de Dmitri Nabokov

Diplômé de l’Université de Harvard, où il rédige un mémoire (ou B.A Honors Thesis) étudiant l’influence de Shakespeare sur Pouchkine, Dmitri Nabokov fut toute sa vie un ‘passeur’ d’œuvres littéraires, essentiellement celles de son père, bien que sa première traduction, publiée en 1958, portât sur A Hero of our Time de Mikhail Lermontov. Il s’agissait-là d’une ‘collaboration’ avec son père, terme qui par la suite devint une manière codifiée de désigner ce qui en fait était surtout sa propre traduction, relue et corrigée par son père, le nom de ce dernier accolé au sien servant alors de caution. Il en ira ainsi de ses traductions en anglais des romans russes de Vladimir Nabokov : Glory, King, Queen, Knave, Invitation to a Beheading, The Eye, avec un destin plus particulier pour The Gift, dont il ne traduisit que le premier chapitre, avant de passer la main à Michael Scammell, puis à son père, qui révisa le tout. Ce même système de ‘collaboration’ est adopté du vivant de Vladimir Nabokov pour la pièce de théâtre The Waltz Invention ainsi que pour un certain nombre de nouvelles, regroupées dans trois recueils: Details of a Sunset and Other Stories, A Russian Beauty and Other Stories, Tyrants Destroyed and Other Stories.

Suite au décès de son père, Dmitri Nabokov signe en son seul nom des œuvres qu’il choisit lui-même de traduire et publier, notamment la longue nouvelle The Enchanter datant de 1939 mais tardivement redécouverte, qu’il dote d’une préface signée de sa plume et qu’il traduira plus tard en italien. Il remet en valeur d’autres facettes méconnues de Vladimir Nabokov, notamment sa production théâtrale, en traduisant et en éditant The Man from the U.S.S.R. and Other Plays, qu’il accompagne d’un essai, “Nabokov and the Theatre” . On lui doit aussi un bon nombre de trouvailles poétiques publiées à droite et à gauche, notamment le poème russe “Shakespeare” qu’il traduit pour la revue The Nabokovian, en 1988. Avec Matthew J. Bruccoli, il édite une part importante de la correspondance de son père, Selected Letters, 1940-1977. En 1995, il édite un recueil contenant soixante-cinq nouvelles, dont onze, toutes traduites par Nabokov fils, sont publiées pour la première fois. Il contribue également en tant que traducteur au volume Nabokov’s Butterflies (édité par Brian Boyd et Robert Michael Pyle), où sont réunis, de manière très exhaustive, les écrits de Vladimir Nabokov sur les papillons. La révélation qui aura fait le plus de bruit (et sans doute aussi le plus de tort à Dmitri) est celle du dernier roman inachevé de Vladimir Nabokov, The Original of Laura , qu’il publie en 2009.

L’entreprise de traducteur de Dmitri Nabokov ne se restreint pas au champ russo-américain, puisqu’il traduit également du français vers l’anglais l’essai “Pushkin, or the Real and the Plausible” et de l’anglais vers l’italien le roman Transparent Things (Cose Trasparenti). Il laisse derrière lui quelques essais sur son père,  “On Revisiting Father’s Room” (Vladimir Nabokov: A Tribute , 1980) “A Few Things That Must Be Said on Behalf of Vladimir Nabokov” (Nabokov’s Fifth Arc, 1982), “Translating with Nabokov” (The Achievements of Vladimir Nabokov, 1984), “Things I Could Have Said” (Cycnos, 1993). Il est par ailleurs l’auteur d’un essai sur la synesthésie, phénomène qu’il partageait avec ses deux parents, dans Wednesday Is Indigo Blue : Discovering the Brain of Synesthesia (avec Richard E. Cytowic et David Eagleman, 2009). Une part d’ombre plane sur certaines contributions publiées sous anonymat, notamment pour la presse soviétique.

L’un des derniers projets auxquels Dmitri Nabokov s’attela, projet cher à son cœur mais qui ne verra le jour qu’après sa disparition, fut une collaboration avec Olga Voronina et Brian Boyd autour des lettres que son père adressa à sa mère.

 

Dmitri Nabokov (1934-2012)

Dmitri Nabokov, né le 10 Mai 1934 à Berlin, chanteur d’opéra, alpiniste, coureur automobile, traducteur et collaborateur de son père, Vladimir Nabokov, s’est éteint le 23 février dernier à l’âge de soixante dix-sept ans.

Fils unique et choyé de l’écrivain et de son épouse Véra, Dmitri passe une vie entière à tromper la mort. Enfant russe de mère juive, il a échappe à la menace de l’oppression nazie à deux reprises, alors que lui et ses parents quittent enfin en 1937 l’Allemagne hitlérienne pour la France puis embarquent en 1940 pour les États Unis, un mois avant que la capitale française ne soit envahie. Alpiniste, il survit en 1952 à une chute de neuf mètres et, en décembre de la même année, échappe de peu à l’impact d’un astéroïde écrasé au Mexique à quelques mètres de son campement. Enfin, victime en 1980 d’un grave accident de voiture à l’âge de quarante-six ans, il est pris en charge par l’unité des grands brûlés de l’hôpital de Lausanne où il trouve (temporairement !) la mort. S’éveillant quelques heures plus tard, il dit avoir retenu la vision « classique » d’un tunnel de lumière avant de décider de rebrousser chemin, estimant avoir encore bien des choses à accomplir de l’autre côté.

Diplômé en 1955 de la Faculté de Droit de Harvard, Dmitri préfère la carrière de chanteur d’opéra à celle de juriste et intègre finalement la Longy School of Music de Cambridge, Massachusetts. Son père dit de lui à cette époque que parmi ses centres d’intérêt figurent (« dans cet ordre » !) l’escalade, les filles, la musique, la course automobile, le tennis et, enfin, ses études. Il devient par ailleurs traducteur et éditeur pour la revue Current Digest of the Soviet Press. Bientôt, et alors qu’éclatait l’ouragan Lolita, Vladimir Nabokov confie à son fils la traduction en anglais de l’avant-dernier roman qu’il avait écrit en russe, Invitation to a Beheading, publié en 1960. Cette traduction marque le début d’une collaboration fructueuse, l’auteur appréciant la richesse du vocabulaire anglais de son fils et Dmitri concédant à son père le privilège d’avoir toujours le dernier mot. Dmitri traduira notamment The Eye (1966), King, Queen, Knave (1968) et Glory (1971). En 1959,il part à Milan se former auprès d’un professeur de chant de La Scala, où il a acquiert une certaine notoriété, la presse italienne le surnommant alors « Lolito ». Sa vie amoureuse est riche et mouvementée, bien que Dmitri ne se soit jamais marié et qu’on ne lui connaisse pas de descendance. En 1975, de retour aux États-Unis, il réalise son rêve d’interpréter le Requiem de Verdi, de tout temps son œuvre lyrique préférée.

Si l’accident en Ferrari du 26 Septembre 1980 manque de peu de lui ôter la vie, l’épisode met bel et bien fin à sa carrière de chanteur. Dmitri le Phoenix décide alors de se consacrer à l’écriture : celle de son père, disparu trois ans plus tôt, et dont il continue de traduire les pièces de théâtre, lettres, ainsi que la nouvelle The Enchanter. Il entreprend par ailleurs à son tour l’écriture d’une œuvre : l’émouvant mémoire « On Revisiting My Father’s Room » que lui avait inspiré la mort de son père.

Vladimir Nabokov avait laissé derrière lui le manuscrit inachevé d’un dix-huitième roman, The Original of Laura. A la mort de Véra, en 1991, Dmitri devient le gardien légal de l’héritage littéraire. Le dilemme soulevé par la publication de cette œuvre embryonnaire, dont l’écrivain souhaitait qu’elle soit détruite après sa mort, l’occupe alors pendant près de vingt ans, Dmitri se déclarant tour à tour prêt à obéir à la volonté de son père puis résolu à publier contre toute attente le mystérieux manuscrit. Sa collaboration avec un nouvel agent littéraire, Andrew Wylie, à compter de 2008, contribue à sa décision finale de publier l’ouvrage dans sa forme authentique et incomplète, reproduisant pour ce faire l’apparence et le contenu des cent trente-huit fiches cartonnées de l’ébauche du roman. Selon Dmitri, The Original of Laura était « son meilleur roman », un pur concentré de l’activité créatrice de l’auteur

Dans les dernières pages de son autobiographie, Speak, Memory (1951), Vladimir Nabokov raconte que Dmitri, enfant, avait ramassé, sur une plage du sud de la France, un morceau de majolique brisé dont le motif peint perpétuait celui d’un premier fragment, trouvé par l’auteur lui-même, sur la même plage, des années auparavant. En relisant ces pages, on ne peut que faire le parallèle avec la qualité du regard que Dmitri portait sur l’œuvre de son père et qui lui permettait d’en prolonger la portée. Cette anecdote, choisie parmitant d’autres, nous montre combienla voix de Vladimir Nabokov perdurait à travers Dmitri. C’est donc cela : un dernier lien terrestre nous unissant à l’auteur, qu’il emporte avec lui.

Les publications de Dmitri Nabokov